Diane Kruger »  Presse » Excessif 02 Mars 2011

...Sans identité: interview de Diane Kruger

Cette semaine, Diane Kruger est à l'affiche du thriller Sans identité, aux côtés de Liam Neeson. Nous avons profité de l'occasion pour l'interviewer.
Capable d'enchaîner grosses productions et films plus indépendants, Diane Kruger est une actrice sur laquelle on peut compter. Fan du genre  thriller, elle a accepté de donner la réplique àLiam Neeson dans Sans identité de Jaume-Collet Serra. Et parce que Diane Kruger était de passage à Paris, nous avons sauté sur l'occasion pour s'entretenir avec elle, afin qu'elle nous livre les secrets de cette expérience internationale et difficile, physiquement parlant. 

Qu'est-ce qui vous a fait accepter le projet ?
Très clairement le scénario. D'une manière générale, j'aime bien les thrillers et en lisant le scénario, je croyais savoir la fin... sauf que c'était tout le contraire. J'étais intriguée. De plus, Liam Neeson était déjà attaché au projet et j'avais très envie de faire le film avec lui.
 
J'imagine que le tournage en Allemagne a pesé sur la balance...
Oui et non. C'est le troisième film que je tournais à Berlin. Et les mois de décembre, janvier et février n'en font pas la ville la plus sympathique... à cause de la neige. Il faisait très froid et d'ailleurs, c'était difficile pour l'équipe et tout le monde. Mais quelque part, ça donne du caractère à ce film américain qui, du coup, fait moins léché au niveau de l'image.
 
Comment avez-vous appréhendé les cascades ?
Je me laissais surprendre parce que ce n'était pas habituel pour moi. Je n'étais pas trop sûre de la manière de les aborder. Mais finalement, j'avais très envie de les faire car je trouvais que cela faisait partie du personnage de Gina et je voulais que le spectateur voit que c'est bien moi. Puis c'était important pour me créer mon rôle, de me dire que j'étais capable de les faire. J'ai appris que c'était épuisant, surtout les scènes dans l'eau car c'est long ; je ne savais pas à quel point c'était découpé. Il faut faire plusieurs angles différents et à cause de l'eau, tout prend plus de temps. Au final, les cascades c'est comme une danse que l'on apprend, c'est très précis et marrant.
 
Parlez-nous de votre collaboration avec Liam Neeson...
Il est assez calme. Pourtant, grâce à Taken, il est devenu cette star d'action. Il a donc énormément d'expérience, ce qui a aidé sur le tournage. Il m'a appris à me placer devant la caméra. En tant que personne, il est très fort. Il prend le temps qu'il faut pour installer les choses. Il a été génial avec moi parce que mon personnage est atypique dans ce genre de production. Il y avait des scènes d'émotion et il a pris le temps de me laisser faire comme je voulais.
 
Comment Jaume Collet-Serra (le réalisateur nldr) dirige-t-il ses acteurs ?
C'est pas forcément quelqu'un de très à l'aise avec les acteurs. Il est très calme et, comment dire, "geeky"; c'est-à-dire qu'il est né avec une caméra attachée au bras. Il possède une vraie vision du film. J'étais énormément surprise du résultat final car il ne parlait qu'en espagnol avec son chef opérateur. De faut, on ne savait pas trop ce qui se passait je me suis rendue compte qu'il avait fait énormément de prises. Avec les acteurs, on a beaucoup répété, notamment sur l'accent, mais le jour du tournage, il nous laissait faire. 

Comment avez-vous réagi en voyant que votre personnage est sans-papier ?
Ca m'a beaucoup touchée parce que finalement je me sens un peu pareil. Bien sûr j'ai mes papiers, mais je vis dans tous ces pays, dans toutes ces villes, tout le temps depuis que j'ai 16 ans. Et je me sens étrangère et en même temps non - c'est assez ambigüe comme sensation. C'est ce que j'aime chez Gina, être sans papier et essayer de vivre, de gagner de l'argent sans se faire voir. Aussi, la guerre de Yougoslavie possède encore des stigmates à l'heure actuelle...
 
Vous alternez souvent les productions françaises et internationales. Comment les définiriez-vous ?
La principale différence se trouve dans la taille. Chez les américains, le budget est beaucoup plus important, je ne dirais pas qu'il y a plus de luxe mais de la démesure ; les loges sont plus grandes et on a plus de temps. En France, j'ai l'impression que les réalisateurs sont plus impliqués. Attention, il y en a qui le sont aux Etats-Unis mais dans les méga productions, le metteur en scène c'est comme un technicien engagé, au même titre qu'un acteur. Car c'est le studio et le box-office qui vont dicter la loi, sans que ça soit forcément la bonne. C'est un processus totalement différent. Moi, j'aime les deux car j'ai l'opportunité de faire les deux ; et je ne pourrais pas me contenter uniquement des films américains car intellectuellement, j'ai besoin d'autre chose.
 
Sans Identité a fait 22 millions de dollars pour son premier week-end aux Etats-Unis. Votre réaction ?
Nous étions heureux car ce n'était pas prévu. Il y avait un gros film qui sortait en même temps (Numéro 4) et qui avait budget beaucoup plus important. On croyait qu'il allait nous dépasser. Et le vendredi de la présentation du film à Berlin, on a fait la fête. Pour la France, je suis assez confiante car le film peut résonner dans plusieurs pays ; mais on ne connait jamais les goûts de tout un chacun. Comme le film se passe à Berlin, les berlinois l'ont accueilli avec joie. Ils étaient très contents.

Par  Maxime CLAUDEL 




[retour | actualiser |haut de page ]