Cette semaine, Diane Kruger
est à l'affiche du thriller Sans identité, aux
côtés de Liam Neeson. Nous avons
profité de l'occasion pour l'interviewer.
Capable d'enchaîner
grosses productions et films plus indépendants, Diane Kruger
est une actrice sur laquelle on peut compter. Fan du genre
thriller, elle a accepté de donner la
réplique àLiam
Neeson dans Sans
identité de Jaume-Collet Serra. Et
parce que Diane
Kruger était de passage à Paris, nous
avons sauté sur l'occasion pour s'entretenir avec elle, afin
qu'elle nous livre les secrets de cette expérience
internationale et difficile, physiquement parlant.
Qu'est-ce qui vous a fait accepter le
projet ?
Très clairement le scénario. D'une
manière générale, j'aime bien les
thrillers et en lisant le scénario, je croyais savoir la
fin... sauf que c'était tout le contraire.
J'étais intriguée. De plus, Liam Neeson
était déjà attaché au
projet et j'avais très envie de faire le film avec lui.
J'imagine que le tournage en Allemagne a pesé
sur la balance...
Oui et non. C'est le troisième film que je tournais
à Berlin. Et les mois de décembre, janvier et
février n'en font pas la ville la plus sympathique...
à cause de la neige. Il faisait très froid et
d'ailleurs, c'était difficile pour l'équipe et
tout le monde. Mais quelque part, ça donne du
caractère à ce film américain qui, du
coup, fait moins léché au niveau de
l'image.
Comment avez-vous appréhendé les
cascades ?
Je me laissais surprendre parce que ce n'était pas habituel
pour moi. Je n'étais pas trop sûre de la
manière de les aborder. Mais finalement, j'avais
très envie de les faire car je trouvais que cela faisait
partie du personnage de Gina et je voulais que le spectateur voit que
c'est bien moi. Puis c'était important pour me
créer mon rôle, de me dire que j'étais
capable de les faire. J'ai appris que c'était
épuisant, surtout les scènes dans l'eau car c'est
long ; je ne savais pas à quel point c'était
découpé. Il faut faire plusieurs angles
différents et à cause de l'eau, tout prend plus
de temps. Au final, les cascades c'est comme une danse que l'on
apprend, c'est très précis et marrant.
Parlez-nous de votre collaboration avec Liam Neeson...
Il est assez calme. Pourtant, grâce à Taken,
il est devenu cette star d'action. Il a donc
énormément d'expérience, ce qui a
aidé sur le tournage. Il m'a appris à me
placer devant la caméra. En tant que personne, il est
très fort. Il prend le temps qu'il faut pour installer les
choses. Il a été génial avec moi parce
que mon personnage est atypique dans ce genre de production. Il y avait
des scènes d'émotion et il a pris le temps de me
laisser faire comme je voulais.
Comment Jaume Collet-Serra (le réalisateur
nldr) dirige-t-il ses acteurs ?
C'est pas forcément quelqu'un de très
à l'aise avec les acteurs. Il est très calme et,
comment dire, "geeky"; c'est-à-dire qu'il est né
avec une caméra attachée au bras.
Il possède une vraie vision du film.
J'étais énormément surprise du
résultat final car il ne parlait qu'en espagnol avec son
chef opérateur. De faut, on ne savait pas trop ce qui se
passait je me suis rendue compte qu'il avait
fait énormément de prises. Avec les
acteurs, on a beaucoup répété,
notamment sur l'accent, mais le jour du tournage, il nous
laissait faire.
Comment avez-vous réagi en voyant que votre
personnage est sans-papier ?
Ca m'a beaucoup touchée parce que finalement je me sens un
peu pareil. Bien sûr j'ai mes papiers, mais je vis dans tous
ces pays, dans toutes ces villes, tout le temps depuis que j'ai 16 ans.
Et je me sens étrangère et en même
temps non - c'est assez ambigüe comme sensation. C'est ce que
j'aime chez Gina, être sans papier et essayer de vivre, de
gagner de l'argent sans se faire voir. Aussi, la guerre de Yougoslavie
possède encore des stigmates à l'heure actuelle...
Vous alternez souvent les productions
françaises et internationales. Comment les
définiriez-vous ? La principale différence se trouve dans la
taille. Chez les américains, le budget est beaucoup plus
important, je ne dirais pas qu'il y a plus de luxe mais de la
démesure ; les loges sont plus grandes et on a plus
de temps. En France, j'ai l'impression que les réalisateurs
sont plus impliqués. Attention, il y en a qui le sont aux
Etats-Unis mais dans les méga productions, le metteur en
scène c'est comme un technicien engagé, au
même titre qu'un acteur. Car c'est le studio et le box-office
qui vont dicter la loi, sans que ça soit
forcément la bonne. C'est un processus totalement
différent. Moi, j'aime les deux car j'ai
l'opportunité de faire les deux ; et je ne pourrais
pas me contenter uniquement des films américains car
intellectuellement, j'ai besoin d'autre chose.
Sans Identité a fait 22 millions de dollars
pour son premier week-end aux Etats-Unis. Votre
réaction ?
Nous étions heureux car ce n'était pas
prévu. Il y avait un gros film qui sortait en même
temps (Numéro 4) et qui avait
budget beaucoup plus important. On croyait qu'il allait nous
dépasser. Et le vendredi de la
présentation du film à Berlin, on a fait la
fête. Pour la France, je suis assez confiante car le film
peut résonner dans plusieurs pays ; mais
on ne connait jamais les goûts de tout un
chacun. Comme le film se passe à Berlin, les berlinois l'ont
accueilli avec joie. Ils étaient très contents.